J’imagine et il n’y a pas de mal à cela ni d’illusion; que, d’un fil de soie, je coupe le fer, que d’un fil de laine, je construits les tentes du lointain et que je leur échappe et échappe à moi-même car je suis…comme je suis!
Mahmoud DarwichLa trace du papillon, Mahmoud Darwich (été 2006- été 2007), Traduit de l’arabe par Elias Sanbar, Editions Actes Sud
La Chaire Mahmoud Darwich vous invite à découvrir les futurs et les imaginaires suggérés par les artistes et écrivain.e.x.s contemporain.e.x.s.
On ne peut construire une société juste et équitable que si celle-ci reconnaît le rôle des femmes pour la faire advenir. C’est dans cet esprit que la chaire Mahmoud Darwich/BOZAR et Xén(o)- présentent Dans quel monde rêvons-nous ?, deux soirées consacrées à l’art revendicateur et engagé d’artistes principalement féminines (ou s’identifiant comme telles) et LGBTQI+. Ces artistes trouvent dans les intersections des inégalités sociales liées aux genres, aux origines, aux orientations sexuelles et aux classes sociales la source d’une expression créative et critique. Ce projet a été conçu pendant le lockdown à Bruxelles et questionne notre rapport au présent et au futur.
Créée à Bruxelles en 2019, Xén(o)- est à la fois une plateforme artistique itinérante et un laboratoire de recherche sur les questions féministes et intersectionnelles. Fondée par l’artiste tunisienne Ichraf Nasri, Xén(o)- promeut et soutient les artistes à travers la production d’événements culturels et artistiques avec une attention particulière aux artistes racisées, minorisées et LGBTQI+.
Dans quel monde rêvons-nous ?
2 Soirées multidisciplinaires
A l’initiative de la chaire Mahmoud Darwich dans le cadre de BOZAR Open Air.
Curation : Ichraf Nasri / Xén(o)- Asbl (Tunis/Bruxelles)
dans le cadre de l’année de la Tunisie en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Programme
Cette première soirée s’ouvre sur Horreur et King Baxter, une performance sonore de récits de science-fiction éco-féministe durant laquelle Baxter et Horror se font les messager·e·s sonores d’un temps douloureux depuis la terre et appellent à la révolte xénoféministe en quatre chapitres : eau, terre, air, feu.
Place ensuite au concert de Laryssa Kim, chanteuse et compositrice italo-congolaise basée à Bruxelles. Elle emmène son public dans un rituel, une transe onirique, à travers des nappes hypnotiques, des boucles de voix, du chant et des rythmes lancinants, accompagnés de visuels.
Ce triptyque se clôture avec une série de projections de vidéos d’artistes sur différents rapports de femmes au monde, avec des préoccupations qui vont de la quête de racines en terre camerounaise à une réflexion sur notre impact écologique en passant par un dialogue autour de l’éco-sexe. Ces œuvres déconstruisent les contraintes culturelles et sociales répressives, ainsi que les mécanismes d’oppression envers les femmes en mettant en avant une pluralité d’identités féminines.
Pauline Mikó présente en début de soirée le projet sonore et performatif PLUIES. Grâce à un système de capteurs et d’électrodes connectés aux feuilles des plantes et au corps de l’artiste, l’échange bioélectrique mis en place se transforme en sons, grâce à un synthétiseur modulaire. Les ondes sonores sont ensuite modulées pour produire de la musique. En mêlant nature et technologie, Pauline Mikó nous offre une expérience sensorielle unique, qui remet la vie organique au centre de nos communautés et permet un dialogue avec la nature.
Le concert de Cyborg Amzon, alias Diana Dobrescu, vous transporte dans une toute autre atmosphère esthétique. De l’intergénérationnel à l’interface, Diana Dobrescu, et son identité digitale Cyborg Amazon, s’arme d’un costume audio pour régénérer la parole écoféministe, et, selon les propres termes de l’artiste, « retrouver et transmettre le pouvoir féminin qui a été détruit par le patriarcat ».
La soirée se terminera par une expérience saisissante. Chair futur est un projet évolutif à l’initiative des artistes Małgorzata Rabczuk et Mélanie Peduzzi. Il explore et affirme une posture écoféministe dans un futur entre utopies et dystopies. Les artistes sont invitées à montrer une étape de leur travail sous forme de projection. Les séquences ont pour finalité d’être enregistrées sur des puces et implantées dans différentes parties du corps des artistes au cours de performances. Elles pourront être visionnées par les spectateurs qui capteront les données de ces puces à l’aide de leur smartphone en parcourant les corps des performeuses.
REMARQUES
Réservation obligatoire.
Tous les événements sont organisés dans le respect du protocole sanitaire du secteur culturel. Consultez nos mesures sanitaires COVID pour visiter BOZAR en toute sécurité.