Rencontre littéraire qui réunira Moustafa Khalifé, écrivain syrien, Pietro Pizzuti, auteur- comédien- metteur en scène, Najah Albukaï, dessinatrice syrienne et Farouk Mardam-Bey, éditeur chez Actes-Sud.
Une petite lecture de 30 minutes de La Coquille de Mostapha Khalifa par Pietro Pizzuti suivi de la discussion et de la projection des dessins de Najah Albukaï.
Né en Syrie, Mostafa Khalifa passe son enfance à Alep où il commence à participer à des activités politiques dès l’adolescence. Arrêté à l’aéroport de Damas à son retour de Paris, il est détenu de 1982 à 1994. Son livre autobiographique La Coquille est une œuvre remarquable, inoubliable et indispensable à la compréhension du système autoritaire mis en place par Hafez Al Assad, entretenu, comme on le voit dans la répression qu’il met en oeuvre aujourd’hui, par son héritier Bachar Al Assad. Ce récit, présenté sous la forme d’un journal, restitue de façon légèrement romancée son expérience carcérale. Les scènes se succèdent, d’autant plus insoutenables qu’elles sont décrites sobrement sans pathos. Elles donnent à voir la barbarie des geôliers, le processus de déshumanisation des détenus et, au-delà, de toute la société.
Né à Homs en Syrie, Najah Albukai étudie successivement aux Beaux-Arts de Damas puis aux Beaux-Arts de Rouen. Il retourne vivre en Syrie où il enseigne le dessin et se consacre à ses créations. Enfermé et torturé à plusieurs reprises entre 2012 et 2015 à Damas, il assiste aux pires des horreurs. Il arrive à s’échapper et à rejoindre le Liban. Il arrive en France en 2017. Il s’emploie aujourd’hui à témoigner de l’enfer carcéral à travers ses dessins et ses gravures exposés à Paris. Des dessins qui saisissent, difficiles et importants à regarder, des œuvres poignantes à travers lesquelles il continue de dénoncer le régime syrien et l’indifférence du monde face au massacre de son peuple.
Né à Damas, Farouk Mardam-Bey vit à Paris depuis 1965. Il dirige les collections Mondes arabes aux éditions Actes Sud après avoir dirigé la bibliothèque de l’Institut du monde arabe (IMA), où il est également conseiller culturel. Il est l’auteur de plusieurs essais sur le Maghreb et le Proche-Orient. Humaniste, grand connaisseur de la culture et de la littérature arabes, traducteur et éditeur de Mahmoud Darwich, il a aussi, avec Leila Chahid et Élias Sanbar, participé à la fondation de la Revue d’Études palestiniennes. Il a contribué comme éditeur à faire découvrir de nombreux auteurs arabes contemporains.
Pietro Pizzuti est auteur, traducteur, comédien et metteur en scène. Né à Rome, diplômé en sociologie à l’Université Catholique de Louvain et en art dramatique au Conservatoire de Bruxelles, Pietro Pizzuti interprète plus de soixante rôles au théâtre et au cinéma, et met en scène une trentaine de spectacles ; il a été également chargé de cours aux Conservatoires de Bruxelles et de Mons, ainsi que fondateur de Les Brigittines-Centre d’Art contemporain et du Mouvement de la ville de Bruxelles.
Entretien animé par Béatrice Delvaux, éditorialiste au journal Le Soir.
Cette rencontre est programmée avec le soutien de la Chaire Mahmoud Darwich.