La diva parviendra-t-elle jamais à chanter ?
Une nouvelle création au féminin de la plasticienne et performeuse palestinienne.
La femme, en tant que sujet dans les installations et performances de Raeda Saadeh, est représentée comme vivant dans un état d’occupation, issue des conditions politiques de son environnement. La force d’occupation a de nombreuses facettes : elle peut prendre la forme de réalités physiques tangibles du quotidien, comme un mur de béton, une clôture, un poste de contrôle, un couvre-feu – ou elle peut réaffecter sa force au visage d’un enfant, à un foyer, à une langue et à des attentes culturelles et traditionnelles. La femme représentée vit dans un monde qui attaque quotidiennement ses valeurs, son amour, son esprit, et pour cette raison, elle est en état d’occupation. Elle devrait presque assumer un état de folie pour survivre à l’oppression, et protéger ainsi ceux qu’elle aime des forces négatives. Son monde pourrait être en Palestine ou ailleurs ; et malgré tout, elle regarde vers son avenir avec le sourire. A la fois fragile et forte, elle est pleinement consciente et réactive. Et chacun de ses mouvements, chacun de ses actes, est un acte qui témoigne d’une prise de conscience de l’environnement qui l’«occupe», tout en étant un acte de révolte contre les réalités quotidiennes, qu’elles soient politiques ou personnelles.
Raeda Saadeh (Palestine) est née à Umm al-Fahm en 1977. Elle a obtenu son BFA et son MFA à l’Académie Bezalel des Arts et du Design à Jérusalem. Elle a remporté le premier prix du jeune artiste de l’année organisé par la Fondation A.M. Qattan en 2000. Son travail se concentre sur la photographie, la performance et la vidéo, où l’artiste utilise son corps comme sujet central de ses œuvres. Vivant à Jérusalem, Saadeh a beaucoup exposé son travail à l’international, notamment au Parlement européen, au musée GEMAK, à La Haye, à la HKW de Berlin, à la Biennale de Sydney, à la Biennale de Sharjah, ainsi qu’à de multiples expositions en Autriche, en France, au Danemark, etc. En 2015, Al-Monitor l’a considérée comme l’une des cinquante personnalités qui façonnent la culture du Moyen-Orient. Ses œuvres figurent dans les collections permanentes du Victoria and Albert Museum, à Londres, du Fonds régional d’art contemporain de Lorraine, à Metz, en France, et du Magasin – Centre national d’art contemporain de Grenoble, en France.
Proposé par la Chaire Mahmoud Darwich/BOZAR et en partenariat avec TROUBLES#11 Studio THor.