ÉCRIRE LA VIE SEXUELLE DES AUTRES

MONIQUE ILBOUDO, MOHAMED MBOUGAR SARR & ABDELLAH TAÏA

Entre humiliations, agressions physiques et meurtres, la violence extrême est le lot quotidien de la communauté LGBTQ en Afrique. Dans plus de trente pays africains, des lois répressives sont en vigueur contre les minorités sexuelles. Malgré la résurgence des points de vue extrêmes, des voix s’élèvent aussi pour le respect et la protection des droits de ces personnes. Des écrivains tentent aussi de bousculer les tabous à travers la littérature. Ils explorent la complexité du phénomène et abordent des thèmes tels que la tradition et la religion, mais aussi la censure et leur lectorat.

Monique Ilboudo (Burkina Faso, 1959) est connue pour son style sans tabou. Elle aborde des sujets tels que l’inceste, le mariage et l’homosexualité dans les sociétés africaines. Si loin de ma vie (2018) raconte l’histoire d’un migrant africain qui arrive en Europe.
​​​​​​​Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal, 1990), jeune talent prometteur de la littérature francophone, s’est fait connaître avec le roman De purs hommes (2018). Il condamne le fondamentalisme religieux et dresse le portrait de personnages confrontés à la violence et à l’homophobie.
Abdellah Taïa est né à Rabat, au Maroc, en 1973. Il est le premier écrivain/réalisateur arabe à avoir déclaré publiquement son homosexualité. Les Éditions du Seuil (France) ont publié huit de ses romans, écrits en français. Ceux-ci ont été traduits dans de nombreuses langues. Son roman Le jour du Roi a reçu le Prix de Flore en 2010. L’armée du salut, son premier film en tant que réalisateur, est adapté de son roman éponyme.